Historiquement, ce sont les premiers supports sonores.
Le principe est simple : un cylindre de cire (ou tout autre matière) est mis en rotation à vitesse constante.
Un stylet graveur se déplace de gauche à droite, creusant un sillon modulé en profondeur (sauf pour le Dictabelt qui est modulé en latéral) en fonction de la modulation sonore, qui ressemble à un grand "tire-bouchons".
Ce grand ruban sonore, qui peut dépasser le kilomètre de long, est enregistré sous un faible volume transportable, pour être relu avec le même stylet qui transmet les déformations du sillon à une membrane qui va vibrer et entrainer les mêmes vibrations de l’air.
Voici quelques machines et leurs spécificités.
Le nom d’Edison est généralement lié aux débuts de l’enregistrement sonore, mais dès 1857, le français Édouard Léon Scott de Martinville (1817 - 1879) dessinait une ébauche de machine à enregistrer le son.
Il déposait les brevets en 1859 d’une machine capable d’enregistrer des fragments sonores sur un cylindre lisse puis sur une feuille de papier noircie au noir de fumée.
En 1861, son phonautographe gravait les premiers signaux sonores : les phonautogrammes, et en 1865 prenait sa forme la plus connue.
Vingt ans après le phonautographe, en 1877, Edison invente sa machine parlante, le phonographe, qui grave un sillon en profondeur (gravure verticale) sur un cylindre entouré de papier d’argent.
Très difficile à produire en série pour une commercialisation, chaque enregistrement était pratiquement unique.
En 1881, Alexander Graham Bell, Chichester Bell et Charles Sumner Tainter invente le dictaphone, qui enregistre sur un cylindre de carton recouvert de cire. Sa forme légèrement conique est très proche de celle du cylindre Edison, mais la durée d’enregistrement est un peu plus grande et il est effaçable.
Initialement prévu pour les enregistrements téléphoniques, il sera utilisé comme machine de notation, mais rapidement abandonné.
C’est à partir de 1888, que Edison proposera son phonographe muni d’un moteur électrique et des cylindres en gomme-laque effaçables par rabotage. C’est dans le secteur du loisir musical à destination du grand public que le phonographe se développa à grande échelle.
De très nombreux modèles de lecteurs / enregistreurs ou lecteurs seuls avec une cinématique mécanique ou électrique furent produits avec bon nombre de tailles de cylindres différents.
Mais la grande majorité des cylindres est au standard Edison : diamètre environ 55 mm (2 pouces un quart), sur une longueur de 95 à 110 mm environ (4 pouces), et environ 4 spires au mm (100 spires par pouce), durée deux à trois minutes selon la vitesse.
Des caractéristiques précises sur ce sujet sont consultables en cliquant ici
Lecteur grand public Edison Standard
De très nombreuses marques et de nombreux modèles furent commercialisés.
Ce type de dictaphone a plutôt été développé pour les entreprises dont les secrétaires tapaient le courrier des dirigeants. Monté sur un gros pied très lourd, cette machine pouvait aussi effacer les cylindres.
Ce modèle permettait de stocker des cylindres dans son pied.
Jusque dans les années 1899 , la production de cylindres était unitaire : chaque cylindre provenant d’une prise de son unique du chanteur.
Ce n’est qu’en 1903 que la duplication avec un pantographe ou par moulage permirent une production industrielle de masse.
Plusieurs entreprises comme Edison, Pathé, Columbia, Bettini ou Lioret ont vendu 50 millions de cylindres enregistrés uniquement en France , entre 1893 et 1910, date de fin de production.
Cependant , ce format fut utilisé sur des machines individuelles jusque dans les années 1950.
Tous les modèles de cylindres peuvent être lus avec une machine moderne et performante : l’Archéophone.
En 1930, la société Miles Reproducer Company Inc., New York, NY lance la fabrication d’une machine à dicter portable, le Walkie-Recordall, qui enregistre sur un grand (en diamètre) cylindre en plastique transparent, le sonoband.
Les premiers modèles sont à lampes et permettent d’enregistrer une heure de son sur un sonoband de 42 cm de diamètre (16,5 pouces) et 4,4 cm de largeur (1,75 pouce) grâce a un stylet de gravure / lecture.
La version à transistors est de taille plus petite que celle à lampes.
L’ergonomie a été re-travaillée pour gagner en efficacité : le haut-parleur est passé de dessous à dessus améliorant l’écoute , et les piles sont maintenant dans le fond.
La Sonoband est de taille plus petite.
La taille relativement petite du modèle à transistors et sa présentation sous boitier fermé mais surtout ses commandes à l’extérieur du boitier l’ont facilement transformé en enregistreur d’espionnage, notamment lorsqu’il est inséré dans son sac de reportage.
Cette machine est un peu plus simple que l’appareil standard (pas de haut parleur) et plusieurs raccordements permettent l’utilisation extérieure (microphones et sorties).
L’enregistreur qui mesure 10,5″ x 5″ x 9″ est facilement logeable dans son sac de taille 16″ x 13″ x 7″.
La société Dictaphone commercialise en 1947 un nouvel enregistreur portable destiné à la transcription ultérieure de paroles, sur un nouveau support nommé Memobelt, mais qui prendra rapidement le nom de Dictabelt.
C’est un cylindre souple de 89 mm (3,5″) de large et de 97 mm de diamètre, 305 mm (12″) de circonférence et 0,13 mm (0,005″) d’épaisseur tendu entre deux cylindres métalliques et mis en rotation, sur lequel un stylet grave un sillon par martelage et non par arrachage de matière. Il n’est pas effaçable mais peut facilement se glisser dans une enveloppe pour un envoi postal (en plaçant par exemple un morceau de carton épais au milieu pour éviter un écrasement de la matière générant un cloc à la lecture).
On le trouve en rouge, bleu ou violet, et permet 15 minutes d’enregistrement en vitesse standard, ou 30 minutes en vitesse lente. Il fut utilisé jusqu’au début des années 1980.
L’un des derniers modèles.
Développé par son inventeur Henri Chamoux dans les années 1998, l’Archéophone , permet la lecture de manière fiable, performante et professionnelle de tous types de cylindres existants grâce à des manchons adaptables spécifiques à chaque support.
Tout type de pointe de lecture peut être monté sur le bras de lecture enfichable.
La vitesse de rotation, stabilisée électroniquement et contrôlée par affichage frontal, est variable pour s’adapter à chaque modèle de cylindre.
Son préamplificateur incorporé, aux normes professionnelles, permet tous types de lectures (vertical, latéral, monophonique ou stéréophonique).
Il reste la référence actuelle des lecteurs de cylindres anciens.
Tous renseignements sur cette machine en cliquant ici.